Je souhaite vous parler depuis un petit moment de la séparation des couples ayant un enfant. Mais j’avais moi-même besoin de temps pour expérimenter, intégrer et accepter.
Je suis séparée du père de mon fils depuis plus d’une année maintenant. Et comme tout événement, aussi douloureux ou inconfortable soit-il, il est une fabuleuse occasion d’apprendre un peu plus sur soit, sur la vie, sur ses croyances vis-à-vis du couple et de la famille.
« Lorsque les racines sont solides, il n’y a aucune raison d’avoir peur du vent. »
Proverbe Africain
Durant ces derniers mois, j’ai souvent cherché des exemples, des témoignages, des personnes vivant ou ayant vécu une situation similaire pouvant m’inspirer, me transmettre leur force et leurs espoirs. Je dois admettre que j’ai souvent déchanté… 😓 Même la plupart des articles, publications ou autres, souvent écrit par des spécialistes sont assez… « plombants », et particulièrement lorsqu’arrive la partie de l’impact de la séparation sur l’enfant…. aïe. Nous y voilà… Culpabilité bonjour!
Il est triste de constater que bon nombre de séparation se passent « mal ». La communication entre protagoniste est inexistante au mieux ou chaotique au pire. L’enfant devient parfois l’objet de pression, chantage, arme contre l’autre parent. Et dans ces circonstances, pas besoin d’être spécialiste pour imaginer les effets négatifs sur l’enfant, peu importe son âge.

Mais dans cet article, ce n’est pas ces situations que je souhaite développer. Parce que ça, on en parle déjà bien assez, et moi, j’aime bien ce dont on ne parle pas beaucoup 😋. Comme si la société en générale, oeuvrait pour maintenir la croyance qu’une séparation c’est forcément catastrophique, (ce qui soit dit en passant, entretien la peur et l’immobilisme, et qui a pour conséquence de maintenir de nombreux couples malheureux ensemble. Et ça, désolée de le dire, mais les enfants ne sont pas plus heureux non plus).
Un jour, une personne sage m’a dit que j’avais le choix d’apporter + de drame ou non a cette situation de séparation qui était déjà difficile en elle-même . Ce fût le meilleur conseil que j’ai reçu. C’était vrai. J’avais ce choix, cette responsabilité. Je pouvais choisir d’exploser, de combattre, d’attaquer, de pourrir la vie de l’autre (et donc de mon enfant par la force des choses), OU d’accepter. D’accepter de laisser partir ce qui n’avait plus lieu d’être, d’accepter que ça ne fonctionne plus, d’accepter d’entamer le processus de deuil vis-a-vis de la famille qu’on s’était imaginé. Parce qu’on mérite tous d’être heureux. Et que pour cela, il faut avoir le courage de quitter ce qui pour nous, n’est plus source de joie.
Alors voilà, une séparation conjugale peut aussi se passer à moindre mal. En « bonne intelligence » comme on dit. Il existe des femmes ET des hommes capables de mettre leurs différends de côté dans l’intérêt commun de leur(s) enfant(s).
En tant que parent, on aimerait éviter toute douleur à son enfant, surtout lorsqu’elle émane directement de nos choix, nos décisions. Mais après avoir beaucoup travaillé sur ma culpabilité, j’ai tiré l’enseignement que notre rôle de parents ce n’est pas forcément de faire en sorte que nos enfants n’aient jamais a vivre de situations désagréables ou difficiles (car hélas, nous n’en n’avons pas le pouvoir) mais bel et bien de les accompagner à contacter toutes leurs richesses et leurs ressources qu’ils ont au fond d’eux (peu importe l’âge) pour faire face et vivre ces événements avec le plus de douceurs possible.
Alors pour accompagner nos enfants au mieux, voici 5 points de vigilance que j’ai pu identifier:
1) Un enfant peut vite souffrir d’un conflit de loyauté:
Autorisez explicitement votre enfant à pouvoir aimer tout autant son papa ET sa maman. Vos conflits ou rancœurs n’ont rien à faire dans le cœur de votre enfant.
2) Un enfant peut vite se sentir responsable de la séparation de ses parents ou de ne pas avoir « réussi » à apporter « suffisamment » d’amour et d’harmonie au sein du foyer pour maintenir le couple.
Rassurez-le en posant des mots clairs sur le fait que les parents sont les seuls responsables de cette finalité.
3) Un enfant peut imaginer que si ses parents ne s’aiment plus, et donc se séparent, ils peuvent également ne plus l’aimer lui, et donc l’abandonner, un jour.
Rassurez-le également sur ce point. Pour ma part, j’essaie de lui expliquer qu’il y a plein de formes différentes d’amour, et que celui d’un parent pour son enfant est le + fort, où qu’il soit (quand il est chez l’autre parent, par exemple) et quoiqu’il fasse (même des bêtises !), sans aucune condition.
4) Un enfant peut ressentir de la colère et un sentiment d’injustice, de subir une situation qu’il n’a pas voulu.
Accueillez ce fait, reconnaissez ses ressentis sans chercher à les minimiser, ni les accentuer: « C’est vrai. Ce n’est pas juste pour toi, tu préférerais pouvoir voir ton papa ET ta maman chaque jour, quand tu le souhaites, je le comprends »
5) Un enfant peut ressentir la peine d’un parent et ainsi, culpabiliser de le laisser seul quand il est avec l’autre parent.
Accueillez cette émotion et lui expliquer que la situation est difficile pour tout le monde mais que c’est un adulte et que même s’il est triste de ne pas le voir, il est aussi heureux de le savoir bien et serein chez l’autre.

Ces 5 points sont les principaux que j’ai pu identifier, mais la liste est biensûre non exhaustive et surtout, propre à chaque enfant et situation. Cependant, je pense que c’est assez générale, c’est pour cela que je les ai appelé « points de VIGILANCE »; à garder dans un coin de la tête et rester attentif à des mots, phrases ou attitudes pouvant s’y référer et accompagner l’enfant au moment opportun.
Je ferai d’autres articles sur la thématique de la séparation. N’hésitez pas à commenter ci-dessous avec vos expériences! Avez-vous identifié d’autres points de vigilance ?
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