On entend de plus en plus parler de l’éducation bienveillante ou éducation positive… Pour certain c’est une révolution, pour d’autres une évidence. Certains y voient de la culpabilité (de ne pas correspondre à cet idéal) quand d’autres y voient du laxisme…

Mais alors, qu’entend-on réellement par là, lorsqu’on emploi ce terme?

C’est QUOI la bienveillance?

Pour moi, c’est un « combo » regroupant l’empathie et le respect, la compassion, l’amour inconditionnel, l’équilibre entre le « trop » et le « pas assez« .

Personnellement, je déteste l’idée de m’enfermer dans une case, mais je suis plutôt de ceux pour qui « l’éducation bienveillante » est une évidence. Une évidence dans les messages que cela véhicule, entre autre. Une évidence parce qu’en soi, éduquer nos enfants avec bienveillance devrait être totalement « naturel », « inné », ce que devrait être la base de toute relation entre êtres vivants. Mais dans la vie quotidienne, c’est loin de l’être, pour ma part.

Je ne suis pas issue d’une famille dont la bienveillance était au cœur des pratiques. Pas par manque d’amour mais plutôt par méconnaissance, par conditionnements dû à l’héritage familiale inconscient, par perte de repères aussi… Enfant, j’ai connu l’insécurité affective, le chantage affectif, la violence verbale, morale et physique, la dévalorisation, l’humiliation, le rejet, etc. J’ai côtoyé la maladie psychiatrique également et la mort, de près parfois, même souvent.

Alors comment aujourd’hui je peux transmettre à mon enfant ce que je n’ai pas connu, ce que je n’ai pas reçu? Comment lui apporter la stabilité émotionnelle dont il a besoin pour s’épanouir en toute confiance, alors que j’ai comme modèle le chaos émotionnel? Comment poser un cadre sécurisant sans le soumettre et l’enfermer dans mes propres représentations ou jugements quand moi j’ai grandi dans l’insécurité et la soumission?

Parce qu’on a beau trouver un peu partout sur internet entre autres, des conseils, méthodes, recommandations, clés, etc pour pratiquer l’éducation bienveillante avec nos enfants, on se rend bien vite compte que dans la réalité, ce n’est pas si facile que ça à appliquer, d’autant plus lorsqu’on est fatigué, stressé, contrarié, overbooké.

Et même si intellectuellement on en comprend parfaitement la théorie, émotionnellement parlant, il y a des fois où on y arrive pas.

Car élever un ou des enfants renvoient inéluctablement à sa propre enfance, qu’on le veuille ou non. Et plus on en a conscience, plus on pourra « composer » avec et en faire une FORCE au lieu de Ré-Agir voir de Sur-Réagir en mode Automatique.

Et ainsi, reprendre les rênes de nos vies…

Pour moi, pour pouvoir éduquer son/ses enfant(s) dans la bienveillance et le respect de sa personne, il est indispensable que nous, adultes, nous nous questionnons sur notre propre rapport à la bienveillance.

• Vous-êtes vous senti respecté, aimé quoi que vous fassiez ou disiez quand vous étiez petit?
• Avez-vous senti en chaque instant que vous pouviez compter sur vos parents (ou référents)?
• Vous êtes-vous senti libre d’être pleinement qui vous étiez petit, libre de penser, de voir le monde à votre façon, d’assumer vos goûts, vos attirances?
• Avez-vous eu l’espace nécessaire pour prendre votre place dans votre famille, dans vos groupes d’amis, dans vos écoles?
• Avez-vous pu exprimer vos pensées, ressentis, émotions et vous-êtes-vous senti entendu, accueilli?
• Avez-vous pu identifier et vous développer dans ce que vous aimiez réellement, profondément, viscéralement?

Si comme moi, la majeure partie des réponses est NON, alors, à mon sens, il faut commencer par là…. 😉 Soigner et guérir son enfant intérieur, c’est délester nos enfants de NOS murailles.

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Photo de Orione Conceição provenant de Pexels